7.10.05

Blind date

Je pensais me recoucher, mais tandis que je rentrais chez moi, le ciel commençait à rosir : la journée s’annonçait belle. Alors, j’ai préparé un deuxième café, du jus d’orange, des tartines, et j’ai regardé le soleil déchirer lentement la nuit en volutes roses et grises. Au fond de l’horizon, les Pyrénées découpent le ciel de leur ligne sombre. Au dessus des grands arbres, un vol d’oiseaux groupés traverse la grande tâche maintenant presque jaune, et la lumière commence à entrer dans mon appartement… Je fais rejouer le même disque qu’hier soir : Ponty est toujours approprié aux instants de rêverie et d’émotion.

Ce matin, je sais que je suis vivante, bien vivante, gorgée de sève. Chaque matin où le soleil se lève est un nouveau début du monde, et je crois que oui, j’ai encore envie d’y participer…
Au fil des années qui passent, je comprends que tout ce que je sais, tout ce que je suis, tout ce dont j’ai envie, je le dois aux hommes qui m’ont aimée… Grâce à eux j’ai appris à regarder la nature et à m’en émerveiller, j’ai découvert des livres, des films, des musiques, des peintres que je ne connaissais pas, j’ai voyagé et su que j’aimerai toujours ça, j’ai compris que mon corps était fait pour l’amour et que je dépérissais quand personne ne l’aimait plus. C’est pour eux que j’écris, que je cuisine, que je ris. Pour leur parler, les captiver, tenter de partager ce que je sens, ce que je suis. Quand on cesse de m’aimer, la vie perd sa saveur, toutes les petites misères bien ordinaires dont je fais fi habituellement deviennent autant de fardeaux trop lourds pour mes frêles épaules, et je me demande à quoi ça sert tout ça… Où sont les joies quand on n’a personne avec qui les partager ? Comment chasser les peines quand on n’a aucune épaule où reposer sa tête pour l’en alléger ?

Ce matin, devant le soleil qui se lève pour allumer ma fenêtre, les larmes coulent doucement sur mes joues… Elles sont de bonheur, d’émotion, d’étonnement. Je repasse lentement le film de cette dernière journée, et je me dis que tout ça est fou. Quand je pense que j’ai failli décommander ce déjeuner ! J’étais lasse, tellement lasse, à dormir toute la journée pour oublier. Je ne savais presque rien de l’homme avec qui je devais déjeuner, et je me demandais pourquoi accumuler les rencontres (cinq en trois semaines), croiser encore des vies naufragées comme la mienne, des visages marqués par les ans qui me rappellent qu’à moi aussi ils ont griffé le visage, labouré le cœur et laissé des cicatrices qui saignent encore parfois si violemment. Aucun de ceux que j’ai rencontrés n’a allumé en moi la petite flamme de l’envie. Certains sont pourtant très gentils, et je crois animés d’un désir sincère d’offrir le meilleur d’eux-mêmes à une femme qui mettra un peu de chaleur dans leurs draps glacés, un peu de baume sur les plaies que d’autres ont laissées béantes dans leurs âmes. Mais décidément non, j’avais beau me dire que sans doute il fallait les connaître un peu plus, un peu mieux, je ne me voyais pas marchant à leur côté. Donc, à onze heures du matin, devant ma glace, je n’avais même pas envie d’enfiler une jupe et de me maquiller, j’étais tentée de décrocher mon téléphone pour prétexter une migraine, cette éternelle excuse des femmes pour se dérober à tout ce qui les ennuie. Et puis je me suis dit que ce n’était pas correct, que j’avais de ma propre initiative accepté ce rendez-vous, que l’homme venait d’un peu loin, qu’à midi passé il n’aurait pas le temps de trouver un ou une autre compagne de table, et que ce n’était pas chic de le laisser manger tout seul. Alors j’ai enfilé mon jean du week-end, et je me suis dépêchée pour arriver à peu près à l’heure au restaurant, et honorer mon cinquième « blind date »...

Mais qui c’est ce dingue qui me propose de l’accompagner sur la Route de la Soie après un quart d’heure de conversation ? Ah oui, un marseillais, ces mecs qui te racontent la sardine si grosse qu’elle a bouché l’entrée du vieux port ! Et de surcroît, Monsieur prétend qu’il ne se contentera pas de déjeuner et de me regarder dans le blanc des yeux, qu’il n’a pas si souvent l’occasion de venir à Toulouse, et qu’il n’attendra pas la prochaine fois pour savoir si ça vaut la peine de se mettre des rêves dans la tête. Ben voyons. Bon, en attendant, on déjeune, on discute, et j’ai bien envie de voir ces fameuses photographies qu’il est venue chercher chez un galeriste toulousain. « Érotisme de salon » a-t-il écrit dans son mail. On s’arrête en route boire un petit café dans un bar tout neuf que je ne connaissais pas, et que je trouve bien sympa. Le type a du goût, et du nez, il a repéré ça ce matin. Et il me regarde d’un air malicieux en me demandant quel millésime pourrait m’aider à lever mes inhibitions. Ça me laisse perplexe. Je veux d’abord voir les photos. Je ne sais rien de plus érotique que de partager une émotion artistique, quel que soit d’ailleurs le sujet de l’œuvre : je peux fondre pour un aplat noir de Soulages, un nu bleu de Matisse, un divin gribouillage de Miro… ou une cantate de Bach, un morceau de Bill Evans, une statue de Rodin… L’art, c’est l’âme, l’émotion brute, ce que l’humain a trouvé de plus génial pour exprimer et transcender sa condition humaine. J’oublie que je vais devoir répondre au questionnement de cet homme dans quelques heures tout au plus, je laisse retomber la pression. Pour ne pas raconter sa vie au galeriste, il me fait passer pour une « vieille amie toulousaine », et j’endosse le rôle sans problème, c’est amusant, ça n’engage a rien et peut déboucher sur tout. On laisse tomber le vouvoiement, et je me sens comme si j’étais vraiment cette vieille amie, qui lui montre quelques beautés de ma ville adorée, qui l’aide à charger sa cargaison de tableaux.
Les deux photos noir et blanc me parlent bien, finalement peut-être par leur référence très classique à la statuaire grecque, un érotisme discret, éthéré, qui peut s’ouvrir sur tous les possibles. Le corps garde son mystère, on ne sait pas encore s’il va s’ouvrir, on pressent seulement qu’il en a toutes les potentialités. Et je crois que c’est ça que j’aime : savoir que tout est possible, mais se laisser le temps de le découvrir tranquillement, sans que tout soit d’avance dit, étalé au grand jour… Le vrai plaisir, c’est de ne pas savoir où se posera la main de l’autre dans la prochaine minute, d’être surpris par la caresse, cueilli par l’émotion sans s’y être trop préparé… Ainsi elle peut être neuve à chaque fois, et d’autant plus délicieuse… J’aime aussi le grand tirage sépia, plein de recul et d’ironie, plein d’ambivalence. On voit dans les yeux de la femme qu’elle est coquine, complice de celui qui braque son objectif sur elle. La brassée de chaussures qu’elle serre contre sa poitrine est un autre clin d’œil, et on n’a presque pas besoin de savoir qu’elle-même les collectionne : c’est là une forme de fétichisme tellement classique. Tout est dans le décalage : ce ne sont pas les conventionnels escarpins aux talons improbables qu’elle tient dans les bras, mais de banals derby d’homme. Et on sait que son érotisme n’est pas une simple reproduction des fantasmes masculins : elle a son désir propre, son imagerie à elle, son indépendance, et c’est ça qui la rend séduisante. J’aime aussi les bas de grande résille, disposés un peu maladroitement sous une robe droite qui n’a rien de sexy, autre pied de nez à l’imagerie conventionnelle. Et je suis sûre qu’il y a plein d’autres choses encore à découvrir dans cette photo, il faudra que je la regarde encore, elle est vraiment très futée. Et j’aime les gens qui ont de l’esprit, ça fait le sel de la conversation…

On feuillette le catalogue d’une exposition de cette dame. On boit du café. Le galeriste enveloppe les cadres dans du plastique à bulles. Et j’ai la sensation que c’est tout à fait normal que je sois là, avec cet homme. Oui, son comportement est amical, et je suis un peu surprise qu’il me propose de m’accompagner pour faire les courses, comme s’il était venu pour moi, pour passer son temps avec moi, et qu’il n’avait rien de plus important à faire. Alors je le traite comme un vieil ami, et je lui propose de dîner chez moi : pas envie d’aller au restaurant, je préfère lui faire la cuisine. Nous remplissons le caddie ensemble comme si nous faisions ça toutes les semaines, et c’est de plus en plus normal. La seule note insolite, c’est le temps que nous prenons devant le rayon du champagne pour choisir une bouteille. Ce sera une Veuve Cliquot Ponsardin, la belle étiquette orangée que je choisissais toujours, au temps de ma gloire financière, pour régaler mes amis. Moins clinquant qu’un Perrier Jouet ou un Dom Pérignon, mais sa bulle est toujours d’une finesse parfaite et son goût subtil. Nous continuons de bavarder, je ne saurais plus me souvenir exactement de tout… c’est vraiment comme retrouver un ami avec qui on peut parler de tout. On se raconte un peu nos vies. Tout ça est sans pathos, mais non dépourvu d’émotion. Ce type est passé à côté du spectre de la mort, il en est réchappé, il est bien vivant, et il a envie de vivre. « La vie est courte, Hélène » me disait-il tout à l’heure dans la rue. Je sais ça aussi. Pourtant parfois je la trouve inutile, ma vie… Mais quand nous évoquons nos voyages, je comprends qu’on a aimé les mêmes lieux, qu’il est curieux comme moi, qu’il sait profiter des bonnes et belles choses. Je suis vaguement inquiète de savoir comment se fera tout à l’heure la transition vers une relation plus intime… les transitions sont toujours délicates. Mais je me suis déjà rendue à son raisonnement. Non, on n’est plus des gamins, oui, c’est important de savoir si nos corps se parlent, si on peut briser la barrière qui nous sépare et ne faire plus qu’un seul au moins pendant quelques instants, parce que sans ça, aucun amour ne peut naître, aucune relation ne vaut vraiment d’être vécue. L’art, et l’amour, mais au fond n’est-ce pas la même chose, sont l’essence même de nos êtres, c’est la seule chose qu’il ne faut pas avoir manqué dans notre passage sur cette terre. Je crois que nous partageons ça. Alors j’oublie les transitions, on verra ça plus tard… Pour le moment, on boit la Veuve Cliquot, et il l’aime, on mange mon poisson en papillote et ma salade grecque et il les aime. Moi qui n’avais plus trop de plaisir à manger ces derniers temps, je retrouve le bonheur des saveurs simples, parce que nous sommes deux à les aimer, et que la conversation est agréable…

Je ne sais pas pourquoi je lui parle de mes nouvelles érotiques. Peut-être parce que je veux lui faire savoir ce que je suis, ce que j’aime, sans être trop directe… Il veut les lire, bien sûr, tout de suite, bien sûr. Alors j’allume l’ordinateur, et je vais faire du café. Je lis par-dessus son épaule, pour savoir à quoi il rit, pour vérifier aussi ce que j’ai écrit. Mais je peux être tranquille : je n’ai rien à renier de ces textes, ils sont moi, exactement moi, avec mes désirs et mes peurs, ma manière d’en rire pour les exorciser, de les empoigner à bras le corps pour les apprivoiser… Et il les aime aussi, comme il a aimé ma cuisine. Et je sais qu’il saura faire une transition fluide, qu’il saura prendre l’initiative sans m’ôter la mienne… Je vais mettre de la musique. En réalité, je crois que j’aurais vraiment pu me passer du champagne. Les arts plastiques, les voyages, la musique, une petite salade, des mots qui coulent bien, ça suffit amplement. Mais avec quelques bulles, c’est un peu plus festif, et je ne déteste pas de mettre une note d’exception dans ce moment…

...

Tu veux jouer, que j’invente le jeu. Un vent de panique me traverse : je sais que je ne vais pas en être capable. Mais je me ressaisis : je vais faire comme si je pouvais, et c’est toi qui va le mener, je le sais, et ça me calme. J’ai confiance en toi, je ne sais pas pourquoi. Et de toute façon, je n’ai pas le choix : si nous voulons savoir, ce n’est pas le moment de faire ma mijaurée, d’ailleurs ce n’est pas mon style. Emmerdeuse, sûrement. Minaudière, sûrement pas. Alors je te fais parler, je t’invite à parler, et c’est toi qui fais tout. Dans l’instant où tu poses les mains sur moi, je sais que « ça va le faire ». Je sens le frisson qui arrive, qui répond au quart de tour. Je sens ta peau qui tressaille sous mes doigts, et j’aime ça. Je sens l’odeur de ta peau dans ton cou, douce mais présente sous le parfum de cèdre, et j’aime ça. Tu connais les clefs de mon corps comme si tu n’avais connu que lui de toute éternité, et il te répond. J’ai envie, et je sais que ça va être bon. Je ne sais pas encore à quel point…

Quand tu veux sentir mes draps, je tremble : et si tu n’aimais pas mon odeur ? Je ne sais pas si un homme peut comprendre à quel point ne plus être désirée par l’homme qu’elle aime rend une femme fragile, friable… Tout d’un coup, elle n’est plus désirable du tout, par personne, et c’est comme de mourir… Et je suis encore toute imprégnée du non désir du dernier homme que j’ai connu, et je ne suis plus rien, qu’un petit tas de chair anéanti et tremblant, incapable de faire naître le désir, incapable de faire jaillir le plaisir… Et tu veux que je joue ? Heureusement que tu m’as pris la main, que tu murmures à mon oreille, que tu me montres le chemin, je ne savais plus faire ça toute seule, j’ai tant de fois pris le mur dans la figure… Tes mains glissent sur ma peau, entrent en moi, et tu veux savoir ce que ça me fait. J’ai du mal à dire ça, mon cerveau affolé a du mal à rassembler les mots quand mes sens sont chamboulés. Mais je sais que c’est important, alors j’essaie. Si je veux partager avec toi, il faut que je te parle, que je te dise le frisson que tes doigts font naître au bout de mes seins, qui se répand en cercle dans tout mon corps, fait dégouliner mon sexe et gonfler mon bourgeon. Toute ma peau veut s’étendre pour offrir plus de surface à la douceur de tes caresses, pour vibrer comme une corde sous l’archet. Tu veux que je mêle mes doigts aux tiens dans ma vulve, et tu dis qu’elle est douce… Je le sais… mais c’est vrai qu’elle est plus douce que jamais, elle veut te séduire, te garder, tu sais si bien lui parler… Elle s’épanouit comme une fleur qui arbore fièrement son pistil. Oui, elle est faite pour que tu la butines, que tu la goûtes pendant qu’elle dégoutte… Tu ne vas pas me croire, mais aucun homme n’avait voulu me faire goûter mon nectar, et je l’ai découvert dans ta bouche, douceâtre, un peu moins sucré que je ne l’aurais cru, mais j’aime son goût mêlé à ta salive… et j’aime que ta bouche soit gourmande. Je me régale de baisers sans fin, je suis gourmande aussi, et j’aime jouer avec ta langue, sucer tes lèvres, les sentir palpiter sous les miennes. Un baiser, c’est meilleur que le meilleur des desserts, plus gouleyant que le plus prestigieux millésime, plus enivrant aussi, et je veux cette ivresse…

Je veux goûter tout ton corps. J’aime le moelleux de ta chair, et j’ai envie de m’y frotter, de te serrer contre moi, d’y faire glisser mes doigts… Toujours un peu timide, je m’approche de ton sexe. J’espère qu’il va se laisser apprivoiser… sujet sensible sur lequel je ne m’étendrai pas, je préfère m’étendre sur toi, sentir la soie chaude de ta verge contre mon ventre, puis dans mon ventre… Elle n’est pas très entreprenante, mais elle me répond, elle tressaille quand je l’enserre, se dilate quand je la lâche, elle épouse bien le creux formé exprès pour elle dans le secret de mes entrailles, et je veux lui offrir de longues caresses, encore et encore… Mon plaisir est dense et il dure, parce que je veux que ce moment magique ne s’arrête pas, je veux en déguster chaque instant, sans en perdre une miette. Mais tu veux me manger encore, et je m’allonge sur ta bouche… Et là, je sens bientôt que tout bascule, je ne sais plus dire exactement ce que je sens, je ne peux plus prononcer que des cris inarticulés et des soupirs de sauvage… Je ne peux plus résister à la vague qui monte, j’ai envie de la laisser me noyer… et elle me noie… Je me cramponne à ta queue, dressée là tout exprès comme un repère sous la cascade, et je ne sais plus très bien ce que font mes mains… une réplique maladroite du séisme que je sens monter dans mon ventre sans doute, et je caresse un instant l’espoir de te faire jouir avec moi, pour faire monter d’un cran encore l’intensité sur mon échelle de Richter personnelle, te sentir lâcher prise tout à coup et t’entendre crier… J’ai un petit pincement en voyant que je n’y parviens pas, mais tu me rassures un peu plus tard en incriminant le champagne. J’espère que tu ne mens pas, et que je saurai bientôt te rendre le plaisir que tu m’as donné. En attendant, tu te branles au dessus de mon ventre. Je n’ai pas la force de t’accompagner pour un deuxième orgasme, et je laisse mes doigts s’alanguir entre mes lèvres encore gonflées du plaisir que tu leur as donné. Je suis surtout bien trop curieuse de te regarder, d’écouter ton souffle dans mon oreille, d’enregistrer le rythme que tu donnes à ta main pour le savoir plus tard, d’imaginer l’exquise douceur de la muqueuse renflée qui m’affole quand je la sens frémir dans ma main, ma bouche ou mon ventre, de recueillir ton râle de jouissance, et ta semence chaude sur mon ventre, où je l’étale à pleine main. Elle est douce, fine, fluide, plus délicieuse sur ma peau que le plus cher des cosmétiques, et j’en veux faire pour longtemps mon onguent secret…

Un peu plus tard, derrière mon bar, tu glisses un quartier de poire dans ma bouche, et je la trouve délicieuse. C’est comme ça que je préfère les fruits, épluchés par la main de l’homme qui m’aime, et qui me fait partager ceux qu’il a préférés…

Et oui, je te garde dormir ici, j’ai trop envie de garder contre moi ta chaleur, la douceur de ta peau, le rythme de ta respiration pour bercer mon sommeil…
Tu pars un peu tôt ce matin, je t’aurais bien gardé plus longtemps, pour une grasse matinée, un réveil coquin (j’adore me réveiller sous une caresse, ou mieux encore, avec la délicieuse sensation d’un sexe aventureux s’infiltrant dans mes plis en catimini…). J’aurais adoré partager avec toi mon petit déjeuner, mon repas préféré. Mais je sais que tu as à faire, et je ne suis pas triste ni déçue : je sais que tu reviendras. D’ailleurs, tandis que je remonte chez moi, le ciel commence à rosir, et je sais que la journée sera belle…

Aucun commentaire:

Haut